L’opération, qui vise ici un ancien foyer SONACOTRA (SOciété NAtionale de COnstruction pour les TRavailleurs Algériens) rue Louis Joxe à Nantes, implique un bâtiment typique des années 1960. Il s’agit d’une construction de type «barre» de plus de 70 m de long sur 6 niveaux, composée d’une structure régulière et répétitive. L’objectif, en plus d’augmenter le nombre de logements, est dans le même temps d’atténuer l’apparente monotonie de l’ensemble.

À cet effet, il est divisé en bandes verticales qui fabriquent un système alternant les pleins et les vides. Certains appartements sont dotés de loggias, appuyées sur une structure métallique en surépaisseur qui supportera par la même occasion la partie surélevée, alors que les autres sont simplement équipés de balcons suspendus. La toiture est dessinée suivant un système de pentes, qui anime la silhouette urbaine et participe au séquençage du bâtiment. Les éléments rapportés se distinguent de l’existant par leur bardage de type cassettes et leurs panneaux aluminium pour les loggias, là encore en référence à la structure métallique de l’extension. L’existant, dont la trace est conservée, est isolé par l’extérieur et revêtu d’un bardage en bois blanc vertical.

Le principe de surélévation de bâtiments existants s’avère donc être une réponse pertinente aux enjeux de densification et de reconstruction des villes sur elles-mêmes. Il permet d’optimiser l’espace, et semble par la même occasion être une alternative aux pratiques aussi peu durables que contre-intuitives couramment observées ces dernières années, qui consistaient à démolir certains édifices pour les remplacer immédiatement par des constructions neuves.