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BERLIN (ALLEMAGNE)

SERRES VOLANTES

Enseignement l Projet

Année l 2013

Degré l Licence 3

Période l Semestre 5

Option l Étrange Étranger

Professeur l Raphaëlle HONDELATTE

Après des premières recherches sur le mur de Berlin, et en particulier sur la façon dont cette limite physique a impacté le tissu urbain des années 1960 aux années 1980, l’étude s’est recentrée sur les vestiges et les terrains laissés vacants par le mur après sa destruction. Puis, suite à l’examen des différents états d’envahissement naturel de certaines de ces friches, l’analyse s’est portée sur l’une d’entre elles, au Sud de Gleisdreieck Park. Idéalement située non loin d’une ancienne gare de triage, l’acheminement de marchandises par voies ferrées a constitué à cet endroit un réservoir de biodiversité d’une grande richesse. Grâce à la réalisation d’un herbier, de nombreuses espèces ont pu être identifiées et répertoriées, reconstituant progressivement l’histoire de ce lieu en jachère.

 

Si le parc a entièrement été réaménagé au Nord, des grillages ont été posés pour interdire l’accès aux passerelles ferroviaires menant à la partie Sud, qui elle, a continué de se développer sans intervention humaine. Ces franchissements métalliques, qui faisaient autrefois le lien entre les deux parties, agissent aujourd’hui au contraire comme une limite. Un nouveau mur, diraient certains ? À partir de ce constat, se posent les questions suivantes : faut-il vraiment intervenir, et si oui, de quelle manière ? Par ailleurs, comment allier l’architecture à cette nature sauvage, tout en la préservant ?

 

La réponse apportée a été de ne pas toucher à la friche elle-même, de ne pas la réaménager comme cela avait été fait pour le parc au Nord, mais au contraire de préserver la biodiversité existante, découverte suite à l’analyse de la faune et de la flore. L’opération se concentre donc sur les passerelles, point fort et singulier du site, qui sont simplement ouvertes pour rendre au public ce site auparavant inaccessible.

 

Six d’entre elles sur les vingt et une au total, rendues stériles par les bacs en acier les constituant, n’ont pas été envahies par la végétation. Les autres, elles, ont été colonisées par la terre et les végétaux qui se sont fait une place entre les anciens rails. Sur ces six passerelles, des serres surélevées sont mises en place. Elles protègent les espèces les plus vulnérables de la friche, habituellement décimées après quelques années par les arbres de haute tige, une fois la période du climax révolue. Grâce à cela, les traces de l’histoire du site sont sauvegardées. Pour compléter, des programmes calmes, publics, liés au parc et à la promenade sont déployés : un café, un espace détente, une volière, un espace de découverte et une serre d’expérimentations aux ‘‘éprouvettes suspendues’’ pour les enfants. Modestement constitués de panneaux de tôle et de polycarbonate ondulés, comme les serres, ils ont pour but de dynamiser le lieu, de lui insuffler de la vie et d’attiser la curiosité du public. Montés sur pilotis, ils permettent toutefois de conserver le caractère traversant des franchissements, rendant accessible à tous l’ensemble de la friche. Pour terminer, entre les deux parties du parc nouvellement réuni, des escaliers en colimaçon donnent un nouveau point d’entrée direct à ces passerelles depuis la voirie en contrebas.

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